Il semble que chaque
voyage apporte son lot d'imprévus. L'an passé un petit voyage en
towing, cette fois le tout commence à la frontière avec le visa.
Ou ma mémoire commence à
me faire défaut ou les règlements changent, mais peu importe la
raison on a eu une petite frousse. Pour un instant on croyait passer
l'hiver au Texas.
On avait décidé de ne
pas s'attarder au Texas étant donné la température maussade, on
s'est présentés à la frontière le matin tôt pour faire préparer
nos papiers. Le responsable de l’immigration qui nous reçoit
feuillette nos passeports page par page, on est un peu surpris, je
pensait qu'il s'assurait que tout les pages y étaient. Il nous dit
que l’estampe de sortie de l'an passé manque. Je lui dit que à ma
souvenance nous n'avons jamais fait d'arrêt à la douanes Mexicaine
pour faire estampiller le passeport à la sortie du pays. Il me
demande si j'ai ma partie du visa de l'an passé, c'est négatif.
C'est alors que la phrase '' désolé, vous ne pourrez pas entrer au
Mexique'', est sorti de sa bouche. Il y a une file derrière nous, je
ne peut pas m'éterniser mais en même temps je ne peut pas accepter
ça comme dernière réponse.
Je lui demande que dois-je
faire pour régularisé la situation. Il me dit que si j'ai un
rapport de police qui mentionne que mon visa a été volé ou perdu
on pourrai obtenir un nouveau visa.
Un peu sonné on s'en
retourne à l'auto et je cherche partout en sachant très bien que je
n'avait pas le petit bout de papier qui nous sauverai. Après
quelques minutes, voyant que on ne bougeait pas du stationnement une
dame employé de la douane s'approche et me demande ce qui ne va pas,
elle parle un Anglais parfait! Je lui explique la situation, elle me
demande de la suivre à l'intérieur, elle s'entretient avec
l'officier de l’immigration, le même qui nous avait dit non, je
comprend des brides de leur conversation, il semble qu'il y a une
solution mais je ne sait pas encore laquelle.
Elle me fait signe de la
suivre à l'extérieur et une fois de retour au camion, elle me dit
que je doit avoir une lettre rédigée en Espagnol expliquant que le
visa de l'an passé a été perdu en sol Mexicain, le tout doit être
assermenté par une personne du ministère publique. Elle prend le
temps de me montrer les directions sur son téléphone, je les prends
en note et on part pour Raynosa après avoir passé le véhicule aux
rayons X, car ils acceptent de me laisser traverser si je demeure à
l'intérieur de trente kilomètres de la frontière.
On se dirige au ministerio
publico de Raynosa, en arrivant on vois bien le bâtiment mais j'ai
le sentiment que ce n'est pas la bonne place. Edificio Fiscal écrit
en grosse lettres, ça renforce ma conviction, j'entre et j'explique
au monsieur à l'intérieur ce que je recherche. Il me dit que la
procuraduria du ministerio publico est quelques coins de rue plus
loin, en plein centro de Raynossa. On stationne le camion en sécurité
et prend le taxi pour éviter de se retrouver pris dans des ruelles
et sens unique.
Une fois sur place on
réussi à expliquer ce qui nous amènes ici, non sans un peu de
difficulté. Passeport , visa ils semblent tout confondre. Notre
passeport est en bon et du forme, on ne veut que la lettre qui dit
que notre dernier visa émis par le Mexique a été perdu.
Je parle à un homme
derrière le comptoir, moitié en Anglais et moitié en Espagnol, par
le fait qu'il me redemande les mêmes questions à deux ou trois
fois, je me doute qu'il n'a pas compris, ou que je n'ai pas su lui
expliquer. Il prend son téléphone, parle longuement en Espagnol
avec quelqu'un au bout de la ligne puis me tend le téléphone, ''chu
faite'' que je me dit. Surprise elle parle Anglais sans accent, YES!
J'explique de nouveau la situation à la dame au bout du fil et elle
me confirme que oui elle sait très bien ce qu'il nous faut. Elle me
demande de rendre le téléphone à son mari, oui je l'ai appris
durant la conversation qu'il étaient mari et femme, il nous dit de
nous assoir.
Il se passe maximum 2
minutes et une voix de femme au fond du bureau se fait entendre,
Sandra Joyal, Sandra Joyal, et sur le grand écran Sandra Joyal est
le numéro 2. La même voix nous demande de se diriger vers la porte
qui mène au bureau.
Un homme bien vêtu,
parlant bien l'Anglais s'approche et nous demande si nous sommes
Canadien, quand on lui dit que oui il sourit et nous demande de quel
endroit au Canada, quand on précise il commence à nous parler de
Blue Jays de Toronto et me demande ce que je pense de Donald Trump!!
Sandra s'empresse de me dire en Français d'y aller de prudence au
cas ou ce ne sont pas tout les Mexicains qui on Trump en aversion. Je
prend bonne note de son observation.
Je grimace en expliquant à
cet homme que je pense que tôt ou tard monsieur le président Trump
va avoir un ''reality check'', lui qui est habitué aux reality shows
va devoir composer avec la réalité, la vraie à partir du 20
janvier et que sa position dur face au Mexique pourrait bien changer.
Il me sert la main et disparaît je ne sait ou.
En quinze minutes on
repart avec la lettre, pas de frais, une poignée de main et un
sourire, c'est tout ce que ça coûte!
De retour à la douane on
présente la lettre et en moins de deux on est sur la route et on
arrive un peu plus tard que prévu à notre destination, la Estacion.
Sandra aura quand même eu
son nom sur grand écran au moins une fois!
Le matin suivant on départ
de La Estacion, endroit sécurisé ou on s’arrête normalement pour
la nuit, on se retrouve coincé à 7.00 am sur l'autoroute 57 après
avoir fait seulement 30 minutes de route. On s'informe et les
camionneurs semble dire que ce sera long.
Les minutes passent et les
les informations commence à circuler, ''una carambola'', carambolage
en Espagnole. Les minutes finissent par faire des heures, et trois
heures et demi plus tard on a pu reprendre la route. Mais comme il
faut un journée complète de route pour arriver à Perula on fait un
arrêt pour la nuit à Villa Corona. Je me promettais une bonne nuit
de sommeil après plusieurs jours de route, en mettant la tête sur
l'oreiller j’entendais les criquets, ça me confirmais que la nuit
serait douce... Elle l'aurait été si ce n'avait pas été du
Rosario, une autre des nombreuses fêtes religieuse célébrer
bruyamment par les Mexicains. Tout les haut parleurs de Villa Corona
avaient été mis à contribution car on se croyait au beau milieu de
la fête. La bonne nuit de sommeil ce sera pour Perula.
Heureusement notre
troisième journée de route s'est très bien déroulé, arrivée à
Perula sans pépins et sans retard.

