dimanche 13 novembre 2016

Visa Y Carambola


Il semble que chaque voyage apporte son lot d'imprévus. L'an passé un petit voyage en towing, cette fois le tout commence à la frontière avec le visa.

Ou ma mémoire commence à me faire défaut ou les règlements changent, mais peu importe la raison on a eu une petite frousse. Pour un instant on croyait passer l'hiver au Texas.

On avait décidé de ne pas s'attarder au Texas étant donné la température maussade, on s'est présentés à la frontière le matin tôt pour faire préparer nos papiers. Le responsable de l’immigration qui nous reçoit feuillette nos passeports page par page, on est un peu surpris, je pensait qu'il s'assurait que tout les pages y étaient. Il nous dit que l’estampe de sortie de l'an passé manque. Je lui dit que à ma souvenance nous n'avons jamais fait d'arrêt à la douanes Mexicaine pour faire estampiller le passeport à la sortie du pays. Il me demande si j'ai ma partie du visa de l'an passé, c'est négatif. C'est alors que la phrase '' désolé, vous ne pourrez pas entrer au Mexique'', est sorti de sa bouche. Il y a une file derrière nous, je ne peut pas m'éterniser mais en même temps je ne peut pas accepter ça comme dernière réponse.
Je lui demande que dois-je faire pour régularisé la situation. Il me dit que si j'ai un rapport de police qui mentionne que mon visa a été volé ou perdu on pourrai obtenir un nouveau visa.

Un peu sonné on s'en retourne à l'auto et je cherche partout en sachant très bien que je n'avait pas le petit bout de papier qui nous sauverai. Après quelques minutes, voyant que on ne bougeait pas du stationnement une dame employé de la douane s'approche et me demande ce qui ne va pas, elle parle un Anglais parfait! Je lui explique la situation, elle me demande de la suivre à l'intérieur, elle s'entretient avec l'officier de l’immigration, le même qui nous avait dit non, je comprend des brides de leur conversation, il semble qu'il y a une solution mais je ne sait pas encore laquelle.

Elle me fait signe de la suivre à l'extérieur et une fois de retour au camion, elle me dit que je doit avoir une lettre rédigée en Espagnol expliquant que le visa de l'an passé a été perdu en sol Mexicain, le tout doit être assermenté par une personne du ministère publique. Elle prend le temps de me montrer les directions sur son téléphone, je les prends en note et on part pour Raynosa après avoir passé le véhicule aux rayons X, car ils acceptent de me laisser traverser si je demeure à l'intérieur de trente kilomètres de la frontière.

On se dirige au ministerio publico de Raynosa, en arrivant on vois bien le bâtiment mais j'ai le sentiment que ce n'est pas la bonne place. Edificio Fiscal écrit en grosse lettres, ça renforce ma conviction, j'entre et j'explique au monsieur à l'intérieur ce que je recherche. Il me dit que la procuraduria du ministerio publico est quelques coins de rue plus loin, en plein centro de Raynossa. On stationne le camion en sécurité et prend le taxi pour éviter de se retrouver pris dans des ruelles et sens unique.

Une fois sur place on réussi à expliquer ce qui nous amènes ici, non sans un peu de difficulté. Passeport , visa ils semblent tout confondre. Notre passeport est en bon et du forme, on ne veut que la lettre qui dit que notre dernier visa émis par le Mexique a été perdu.

Je parle à un homme derrière le comptoir, moitié en Anglais et moitié en Espagnol, par le fait qu'il me redemande les mêmes questions à deux ou trois fois, je me doute qu'il n'a pas compris, ou que je n'ai pas su lui expliquer. Il prend son téléphone, parle longuement en Espagnol avec quelqu'un au bout de la ligne puis me tend le téléphone, ''chu faite'' que je me dit. Surprise elle parle Anglais sans accent, YES! J'explique de nouveau la situation à la dame au bout du fil et elle me confirme que oui elle sait très bien ce qu'il nous faut. Elle me demande de rendre le téléphone à son mari, oui je l'ai appris durant la conversation qu'il étaient mari et femme, il nous dit de nous assoir.

Il se passe maximum 2 minutes et une voix de femme au fond du bureau se fait entendre, Sandra Joyal, Sandra Joyal, et sur le grand écran Sandra Joyal est le numéro 2. La même voix nous demande de se diriger vers la porte qui mène au bureau.

Un homme bien vêtu, parlant bien l'Anglais s'approche et nous demande si nous sommes Canadien, quand on lui dit que oui il sourit et nous demande de quel endroit au Canada, quand on précise il commence à nous parler de Blue Jays de Toronto et me demande ce que je pense de Donald Trump!! Sandra s'empresse de me dire en Français d'y aller de prudence au cas ou ce ne sont pas tout les Mexicains qui on Trump en aversion. Je prend bonne note de son observation.

Je grimace en expliquant à cet homme que je pense que tôt ou tard monsieur le président Trump va avoir un ''reality check'', lui qui est habitué aux reality shows va devoir composer avec la réalité, la vraie à partir du 20 janvier et que sa position dur face au Mexique pourrait bien changer. Il me sert la main et disparaît je ne sait ou.

En quinze minutes on repart avec la lettre, pas de frais, une poignée de main et un sourire, c'est tout ce que ça coûte!

De retour à la douane on présente la lettre et en moins de deux on est sur la route et on arrive un peu plus tard que prévu à notre destination, la Estacion.

Sandra aura quand même eu son nom sur grand écran au moins une fois!




Le matin suivant on départ de La Estacion, endroit sécurisé ou on s’arrête normalement pour la nuit, on se retrouve coincé à 7.00 am sur l'autoroute 57 après avoir fait seulement 30 minutes de route. On s'informe et les camionneurs semble dire que ce sera long.

Les minutes passent et les les informations commence à circuler, ''una carambola'', carambolage en Espagnole. Les minutes finissent par faire des heures, et trois heures et demi plus tard on a pu reprendre la route. Mais comme il faut un journée complète de route pour arriver à Perula on fait un arrêt pour la nuit à Villa Corona. Je me promettais une bonne nuit de sommeil après plusieurs jours de route, en mettant la tête sur l'oreiller j’entendais les criquets, ça me confirmais que la nuit serait douce... Elle l'aurait été si ce n'avait pas été du Rosario, une autre des nombreuses fêtes religieuse célébrer bruyamment par les Mexicains. Tout les haut parleurs de Villa Corona avaient été mis à contribution car on se croyait au beau milieu de la fête. La bonne nuit de sommeil ce sera pour Perula.


Heureusement notre troisième journée de route s'est très bien déroulé, arrivée à Perula sans pépins et sans retard.